Roxane Guichard, fille d’Anne Bert : « Devoir s’exiler pour mourir ajoute de petites souffrances à une très grande »

« Ma mère n’a jamais pu envisager de vivre avec cette maladie. En plus des souffrances physiques, savoir qu’elle allait devenir totalement dépendante lui causait une souffrance psychologique intolérable. Les dernières semaines avant de mourir, alors que son livre “le Tout Dernier Eté” (Fayard, 2017) allait sortir, elle a longuement expliqué son choix dans les médias.

Les gens ont vu une femme digne avec un discours construit mais il y avait une autre femme à la maison, rongée d’angoisse. Je l’ai trouvée, un jour, nue, frigorifiée, sanglotant dans son lit. La couverture avait glissé, elle n’avait pas pu la remettre sur elle, et elle était terrorisée à l’idée de ce qui allait venir ensuite.

Quand elle m’a annoncé qu’elle n’irait pas jusqu’au bout, qu’elle comptait se débrouiller d’une manière ou d’une autre pour bénéficier d’une euthanasie, je n’ai pas été surprise. Elle ne pouvait pas concevoir de ne plus être en mesure de se lever, de se laver, de s’habiller seule. Or la loi Clayes-Leonetti ne permet pas d’aider à mourir les personnes malades dont le pronostic vital n’est pas engagé à court terme.

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Elle avait envisagé le suicide mais les gens qui, comme elle, ont recours à l’euthanasie n’ont pas envie de mourir, c’est juste qu’ils ne voient pas d’autre solution, et elle avait peur de se suicider toute seule. L’euthanasie, pratiquée par un médecin, avec l’accompagnement d’un psychologue, s’est donc imposée comme la seule is

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