Réforme des retraites : le gouvernement d’Élisabeth Borne peut-il tomber ce lundi ? 

Lundi 20 mars, c’est le jour du vote à l’Assemblée nationale des deux motions de censure qui pourraient amener à renverser le gouvernement. Voici les différents scénarios d’une journée qui s’annonce tendue.

Le scrutin s’annonce serré ce lundi 20 mars à l’Assemblée nationale. Avec 287 voix en sa faveur, la motion de censure transpartisane déposée par le groupe Liot de Charles de Courson renverserait la Première ministre Elisabeth Borne. Les Républicains ont encore la clé du vote attendu lundi en fin de journée, sachant qu’une autre motion de censure sera défendue par le Rassemblement national de Marine Le Pen. 

Dans quel cas une motion de censure est adoptée ?

A priori la motion de censure du RN n’a aucune chance d’être adoptée car les élus de gauche ne veulent pas voter leur texte. Le vote qu’il faudra regarder de près, c’est celui de la motion transpartisane. Pour être votée, elle doit recueillir la majorité absolue. Actuellement, il n’y a que 573 députés élus sur les 577 sièges en raison d’élections annulées. Il faut donc 287 votes pour avoir la majorité absolue.

Au total, les députés qui voteraient cette motion de censure sont au moins 262. Parmi eux, les 88 députés du groupe RN, les 74 élus du groupe de la France insoumise, les 31 socialistes et apparentés, les 22 élus écologistes, les 20 députés du groupe Liot, les 22 membres de la gauche démocrate et républicaine, les 5 députés non-inscrits.

Il manquerait donc 25 voix, à trouver du côté du groupe Les Républicains. Éric Ciotti, le patron du groupe, a annoncé jeudi 16 mars qu’aucun membre de son groupe ne voterait de motion de censure. Cependant, certains députés LR ont une autre lecture, comme Aurélien Pradié. Le député du Lot qui a mené la fronde à l’Assemblée nationale pourrait voter cette motion de censure. Selon certains comptages, au moins 4 députés LR pourraient voter la motion de censure transpartisane.

Quel scénario si les deux motions sont rejetées ?

Si les motions de censure sont rejetées, alors, le texte de la réforme des retraites, tel qu’issu de la CMP (Commission mixte paritaire), sera définitivement adopté. Ce qui ne signifie pas que la colère sociale s’éteindra dans la foulée.

Que se passe-t-il si l’une des deux motions est adoptée ?

Si l’une des motions de censure est adoptée, le texte sera définitivement rejeté et Élisabeth Borne devra remettre sa démission au chef de l’Etat, puisqu’elle a engagé sa responsabilité sur ce texte.

Et ensuite ?

Ensuite, ce serait dans les mains du chef de l’Etat: il peut très bien renommer Élisabeth Borne, nommer quelqu’un d’autre à sa place, ou même dissoudre l’Assemblée.

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