
Le festival symbolise ce week-end des 18 et 19 mars le temps des retrouvailles sur l’Aubrac. Les affaires en prime.
Dix ans déjà qu’Émilie Delbert, chef des ventes au marché du cadran de Mauriac, mène de main de maître les enchères du festival des bœufs gras à Laguiole. Et samedi 18 mars, pour rien au monde, elle n’aurait manqué ce rendez-vous avec, pour rituel, son bâton à la main. “C’est comme un chef d’orchestre, le bâton donne le tempo”, dit-elle, la voix cassée, à l’issue de la vente qui a confirmé la bonne santé de la race aubrac. “La qualité des bêtes s’améliore, c’est extraordinaire. Les éleveurs ont fait un énorme travail. Il faut savoir qu’ils sont ici naisseurs et engraisseurs. Un engraissement qui nécessite un an de travail, c’est un sacrifice”, glisse cette passionnée, elle-même éleveuse dans le Cantal qui aime son métier” pour mettre en valeur le travail des éleveurs.”
La fleur d’aubrac vendue au Cap d’Agde
Un travail récompensé au vu des enchères qui, sans battre de record, ont été de belles factures avec notamment la génisse bœuf fermier aubrac vendue à 16,20 € le kilo. Lulu Conquet, figure locale de Laguiole comme du festival, s’est adjugé le bœuf fermier aubrac tandis que la fleur d’aubrac est partie du côté du Cap d’Agde. “C’est énorme, il y a des acheteurs de toute la France”, dit en ce sens Émilie Delbert qui rappelle que le jury est composé d’une quarantaine de professionnels “avec un œil d’expert.” Elle aussi à l’œil et la mémoire, à la voir mener la vente à la baguette, nommant les acheteurs, bouchers comme industriels, sans feuille sous son nez pour antisèche.
L’autre clé de la réussite réside dans la convivialité de la manifestation. “Il y a vraiment une bonne ambiance ici, c’est festif. On achète local, on vend local, c’est leur fief”, conclut Émilie Delbert. Leur fief est une fierté. Avec la joie de se retrouver. “Les éleveurs ne se sont pas vus de l’hiver, c’est l’événement qui permet de sortir, d’échanger”, confie Vincent Alazard, maire de Laguiole. Et les gens viennent de loin participer aux retrouvailles agrémentées de bonnes victuailles. “J’ai acheté deux animaux mais je viens surtout avec des amis pour faire la fête”, confie Benjamin Bergès, chef du Coq de la place à Rodez. Car ils étaient 650 hier soir à prendre part au repas bœuf au comptoir (toujours complet) pour fêter les retrouvailles comme l’arrivée du printemps.
Défilé, bénédiction, salon et promotion
Ce dimanche, place au défilé en matinée du groupe folklorique “Lous Oyoulos”, de la bénédiction des bœufs qui devrait encore attirer la foule, et du salon du chocolat dans l’après-midi. La communauté de communes profite même de l’événement pour promouvoir la formation CAP viande proposée sur l’Aubrac.
Lien source : Laguiole : les emplettes et la fête au menu du festival des Bœufs gras