
A Rignac, ce vendredi 17 mars en fin d’après-midi, la présidente de Région Carole Delga a rencontré de nombreux maires aveyronnais au sujet des transports scolaires.
La question des transports scolaires n’est pas anodine. Pour s’en rendre compte, il fallait se rendre à l’espace André-Jarlan de Rignac, ce vendredi. Plus d’une centaine de maires avaient fait le déplacement. Avec comme objectif de voir leur facture sur le transport scolaire baisser. Car s’il est gratuit pour les parents – “Il n’y a que l’Occitanie dans ce cas”, a rappelé Carole Delga –, le service coûte cher. Dix millions en tout pour la Région. Ce que l’on sait moins, c’est que les communes ont leur part dans cette enveloppe : près de trois millions en tout. Chacune verse une somme, en rapport du nombre d’élèves transportés…
Le hic, c’est qu’aucune ne paie la même somme : cela varie entre 60 et 600€. Les maires voulaient ainsi remettre cela à plat. Carole Delga leur a répondu par l’affirmative. “Effectivement, cela ne tient pas et ne peut pas continuer. Nous allons établir un tarif généralisé pour chaque commune, on le définira prochainement”, a-t-elle indiqué, tout en promettant un geste financier supplémentaire de la Région, comme demandé par Jean-Marc Calvet, président de l’association des maires de l’Aveyron. Puis, les questions étaient également nombreuses sur l’efficacité du service, ici et là. Un véritable casse-tête, tant il y a de demandes. Sur ce point, Carole Delga a assuré qu’il y aurait dès la rentrée prochaine un passage assuré dès lors qu’il y avait au moins deux élèves sur un même arrêt… Jusqu’alors, c’était trois. “C’est une avancée”, a salué Jean-Marc Calvet.
Avant que la présidente de Région ne rappelle devant l’auditoire que l’Aveyron était loin d’être le plus mal loti sur la question des transports scolaires, malgré son territoire étendu… “En Ariège, où c’est tout aussi rural qu’ici, il n’y a qu’un point de ramassage par village. La participation des communes ici s’explique avant tout par un service bien supérieur qu’ailleurs.”
“Pas d’exception pour Salles-Curan”
Du côté de Salles-Curan, cela avait fait particulièrement jaser. Lors de la dernière rentrée scolaire, de nombreux parents d’élèves du coin s’étaient offusqués de ne pas bénéficier d’un transport vers le collège privé de la commune, comptant 130 élèves. Hier, le maire, Maurice Combettes, a rappelé cette problématique face à la présidente de Région, pointant notamment du doigt le choix de communes voisines – Villefranche-de-Panat et Lestrade-et-Thouels –, de diriger leurs jeunes vers les collèges de Réquista… Les réponses n’ont pas tardé à fuser. Carole Delga, en premier : “Ce collège ne figure pas sur la carte scolaire et il n’y a donc aucune raison d’organiser un transport pour. Il y a des lois et il n’y a pas d’exception. Nous faisons du transport scolaire, pas du transport à la demande. Et cela n’a strictement rien à voir avec le fait que ce collège soit privé ou public.” Michel Vimini, maire de Villefranche-de-Panat en suivant : “Je n’ai jamais fait le choix d’exclure Salles-Curan. Il n’a jamais été question de votre collège payant, mais des publics de Réquista et de Pont-de-Salars. Et je tiens à dire que j’ai le soutien de tous.””Le problème, c’est qu’en ville, les gens vont à la mosquée, à la synagogue, à l’église et autres gratuitement. Et ici, on laisse les enfants au bord de la route”, a tenté de répondre l’édile de Salles-Curan, avant d’être vivement coupé par la présidente de Région : “Ce genre de propos, c’est totalement démago et ça n’a pas sa place dans une République. Je ne veux même pas répondre à cela !”. “Ce n’est pas moi qui le dis, mais les parents”, s’est défendu son interlocuteur…
Lien source : Aveyron : le casse-tête du transport scolaire dans les mains de la Région ?